Le relieur habille et protège les livres. Courante, soignée ou à décor, la reliure dépend de la valeur de l’ouvrage. Le rôle de la reliure est de protéger le livre, d'augmenter sa stabilité et sa durée de vie. L'habillage d'un livre se fait en fonction de son usage futur.
Il existe deux types de reliure :
La reliure courante, qui est la plus pratiquée, effectuée pour des bibliothèques, les archives des ministères, les mairies, les collections de périodiques. Ce type de reliure, ne fait pas appel à la créativité, c'est généralement un travail sobre en toile ou en cuir peu cher, tel la basane (peau de mouton).
La reliure d'art ou de création, répond à un marché plus restreint et s'adresse essentiellement aux bibliophiles, collectionneurs et particuliers. La reliure d'art représente une partie de la reliure artisanale, elle s'applique à des ouvrages précieux (numérotés), le plus souvent des exemplaires uniques.
Si la reliure peut être définie comme un habillage permettant la maniabilité et la conservation du livre, la restreindre à cette définition serait oublier l'une de ses dimensions : la dimension artistique. Simple présentation ou fruit d'un travail de création des plus complexes, il y a autant de reliures que de livres.
La plaçure
Le livre est débroché, ses cahiers sont séparés en coupant le fil à l’intérieur pour être nettoyés et remis en état. Le relieur détache soigneusement, cahier par cahier, le livre à restaurer. Il enlève les résidus de colle.
Débrochage
Remise à plat du livre pour donner aux cahiers une couture plus solide. Opération qui permet aussila réparation des parties abîmées d’un vieil ouvrage et la conservation des couvertures et du dos.
Nettoyage
Le Relieur enlève les résidus de colle, cahier par cahier.
Réparation
Couvertures abîmées, déchirures de papier ou fonds de cahier percés, morceaux de papier manquant... l’artisan utilise des produits d’antan (colle, papier de soie, colle de pâte) et sa patience pour réparer les lacunes.
le corps d’ouvrage
Les cahiers sont réunis, le corps d’ouvrage est préparé pour la pose du dos. Il prend tous les cahiers, les remet soigneusement dans l’ordre initial et les fixe par une couture à deux rubans attachés sur un cadre. Une fois les livrets cousus, il coupe les rubans, en laissant dépasser un petit bout.
La couture
L’atelier continue de pratiquer la couture au cousoir, meilleure façon de lier solidement les cahiers les uns aux autres.
L’arrondissure et l’endossure
L’artisan donne au futur livre le dos rond qui le distinguera des dos plats de la reliure industrielle. L’endossure prépare le logement et l’articulation des cartons qui vont former la couverture rigide de l’ouvrage. Ces deux étapes sont réalisées à l’aide d’un étau et d’un marteau.
La Passure en carton
Opération qui consiste à poser le rubans cousu (ou des ficelles) aux dos de l’ouvrage et à les passer dans les cartons de la couverture. Ceci assure une meilleure solidité de l’ouvrage en comparaison des techniques industrielles où le corps d’ouvrage ne tient que par les pages de garde collées sur les couvertures.
Après un séjour assez long du livre dans une presse qui en lisse les pages, les tranches de celui-ci doivent à présent être rectifiées à la cisaille, sauf pour certains documents rares et historiques qui devront rester tranches intactes. Le dos du livre est enduit de colle.
La couvrure
Réalisation de la couverture, finissure et dorure...
Couvrure
Les éléments de la couverture sont découpés dans du carton épais et rigide. Les bouts de ruban ou les ficelles qui dépassent des feuillets sont collés sur les bords des cartons de couverture. L’extérieur du carton est habillé de papier marbré et le dos, arrondi, est contrecollé de cuir fin (du plus courant au plus rare et cher : cuir de veau, de mouton, de chèvre… et le must, le maroquin. En haut du dos est aussi fixée la tranchefile, petit bourrelet protecteur de tissu auquel est aussi fixé le signet.
Dorure
Apposition du titre, du nom de l’auteur, de la tomaison sur une pièce en cuir ou à même le livre. Deux filets d’or encadrent les éléments, ainsi que des filets décoratifs. Il faut parfois passer cinq à six heures sur le même ouvrage pour lui redonner lustre et solidité.
Les différents types de reliures
LA TOILE
demi toile
demi toile à coins
demi toile à bandes
pleine toile
LE CUIR
demi cuir
demi cuir à coins
demi cuir à bandes
plein cuir
LE PAPIER
plein papier
L'éventail de cuirs
La basane
C'est un cuir souple et très fragile. C'est de la peau de mouton, lisse et à pores visibles. Fragile, à la chair lâche, elle est utilisée pour les reliures ordinaires. Ce cuir souffre souvent d'épidermure, c'est-à-dire que la fleur (partie externe de la peau) laisse apparaître facilement la chair partie interne de la peau).
Le chagrin
C'est un cuir à petits grains qui est de la peau de chèvre d’Europe, teinte de différentes couleurs et utilisée depuis le 19ème siècle.
Le maroquin
C'est un cuir que l'on réservait aux livres de grande valeur. Il se reconnaît par un gros grain. Il est souvent teint en rouge ou en vert. Il provenait à l'origine des chèvres du Cap et est utilisé depuis le 17ème siècle.
Le veau
C'est un cuir qu'on employait couramment sous l'Ancien Régime. Il se reconnaît par son grain lisse mate ou légèrement satiné, souvent veiné. On le trouve presque toujours teint en brun. Cette couleur obtenue avec du brou de noix est parfois racinée ou mouchetée.
Le porc
C'est un cuir qui se reconnaît par sa peau grainée, très élastique. On peut l’utiliser côté chair en "daim".
Le parchemin
Il en existe de mouton, de chèvre ou de veau, d’épaisseurs variables. Côté chair, il ressemble à du papier, côté fleur, on distingue les pores et des veines de la peau. Cette peau très résistante, préparée avec de la chaux qui lui donne sa couleur blanchâtre. était souvent employée pour recouvrir les livres juridiques, techniques ou religieux à partir du 16ème siècle. Pour la reliure, on lui préfère les plus minces.
Le vélin traité
Comme le parchemin, est une peau très fine qui sert essentiellement à l'écriture ou à l'enluminure et qui provient de chèvres ou moutons mort-nés.
Illustrations techniques d'une reliure
Qui fabrique les livres ?
Pour sa réalisation, le livre est conçu par l’éditeur et confié à l’imprimeur.
Il est ensuite broché (couverture souple) ou relié (couverture rigide).
La reliure peut être industrielle, à savoir entièrement mécanisée, ou artisanale, on parle alors de reliure d’art.
Dans ce dernier cas, c'est le geste du relieur qui prime, son savoir-faire et son "tour de main".
Formations au métier de relieur
Les formations :
• CAP arts de la reliure, 2 ou 3 ans.
• BMA art de la reliure et de la dorure, 2 ans.
• DMA arts graphiques reliure, 2 ans.
• Diplôme supérieur d'arts décoratifs options objet et communication visuelle (École supérieure des arts décoratifs - Strasbourg), 5 ans.
Consultez la base de données sur la formation dans les métiers d'art réalisée par le Centre de Ressources de l'INMA.
Voir le site de l'INMA, Institut National des Métiers d'Art.
Cherchez à la rubrique Papier, Graphisme et Impression, un des 16 domaines d'activités des métiers d'art.
L’atelier Le Ligator assure la restauration de documents et de corps d’ouvrage, ce dans un souci permanent de préservation du patrimoine écrit, en garantissant un savoir faire traditionnel ainsi que l’utilisation de procédés de restauration validés par les ateliers nationaux.
Avec le temps et l’utilisation, les livres et documents se détériorent. La restauration est la cure de jouvence du livre.
Restaurer des coins, des coiffes, des tranchefiles... le travail du restaurateur redonne une vitalité au livre et protège le papier des méfaits du temps.
La pose des claies
Pose de bandes de parchemin pour renforcer le dos.
La Parure
Le cuir est affiné au niveau des remplis.
La Couvrure
Réfection de la couverture.
Le Pincement
À l’aide d’une pince, le nerf est marqué pour ressortir.
Les Lacunes
De carton ou de papier (même grammage, même teinte).
Le doreur met à chauffer le fer, le fleuron, la lettre à tiges ou la roulette à dorer qu’il veut utiliser : ces outils sont souvent anciens et ont beaucoup de valeur. Leur température doit être de 93,3°C !
C’est la musique du fer appliqué sur une éponge mouillée qui permet d’évaluer cette température.
Le doreur utilise soit un ruban sur lequel est déjà fixé l’or, soit des feuilles d’or rangées dans un carnet (il en faudrait 10.000 pour atteindre le poids de 9g et l’épaisseur de 1mm !)
Le moindre souffle fait s’envoler la feuille délicatement posée sur une sorte de coussin en cuir et divisée au couteau.
Le doreur, d’un geste précis et ferme (il ne peut revenir en arrière) applique le fer chauffé sur la feuille ou le ruban.
Enfin, à l’aide d’un tampon enduit d’huile d’amande douce, il essuie d’un geste circulaire le cuir pour retirer l’or qui n’a pas été pressé par le fer chaud.
L’atelier Le Ligator assure les prestations suivantes :
• Réalisation d’albums-photos en cuir, toile ou skivertex,
• Reliures diverses,
• Dorure au film ou feuilles d’or,
• Restauration de documents et du corps d’ouvrage,
• Emboîtages.
Idées Cadeaux :
• Répertoires,
• Blocs d’écritures (lignés ou petits carreaux)
• Blocs de Dessin,
• Blocs Post-It,
• Albums photos (pré cousus et encollés), réalisés sur commande,
• Livres d’Or,
• Missels personnalisés à la feuille d’or,
• Partitions musicales,
• Reliure de journaux intimes...
Entretien Cuirs :
• Cire 213 en vente (en provenance de la Bibliothèque Nationale).
• Fongicide,
• Insecticide
Reliure et dorure des thèses, mémoires et rapports de stage :
Donnez un cachet de prestige à votre création : l’atelier Le Ligator vous propose des reliures élaborées, dans les formats et coloris de votre choix.